Chevenement
Un as du barreau : derrière la paille des mots, le grain des choses

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 22/01/2007 à 19:08 | Lu 8563 fois

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Que M. Sarkozy soit un talentueux démagogue ne devrait surprendre personne. Il en fait tous les jours la démonstration. Il a prévenu son camp : « je vais m’adresser à l’autre, à l’électorat de gauche. Ne prenez donc pas à la lettre ce que je réserve à ces gogos ».

  • Il défend en paroles la valeur du travail, mais la logique du capitalisme financier dont il est le candidat impose à nos entreprises rentabilisation à outrance, restructurations, délocalisations, licenciements, compression salariale, précarisation du travail.
  • Il propose aux Français de gagner plus en travaillant plus, mais que vaut ce slogan quand manque l’offre de travail ? Il se garde bien de mettre en cause la logique déflationniste des politiques européennes et pas davantage la concurrence faussée des pays à très bas salaires.
  • Il défend « les petits patrimoines, fruit du travail », mais propose un « bouclier fiscal » destiné à exonérer les très grandes fortunes et ceux dont le taux d’imposition sur leur revenu dépasse 50 %.
  • Il se veut le parangon de la République, mais, hier, il proposait à la Corse un statut dérogatoire qui aurait livré l’île aux mafieux, statut dont nos concitoyens de Corse, attachés à l’égalité de tous devant la loi, n’ont pas voulu. Il flatte tour à tour toutes les communautés, exacerbant ainsi les communautarismes. Dans un livre récent sur les religions, il proposait de revoir la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat, sous prétexte que les œuvres religieuses pouvaient calmer le jeu dans les quartiers aussi bien que les clubs de foot subventionnés.
  • Il se réclame de la Résistance et du gaullisme, mais il s’excusait hier à Washington de « l’arrogance de la France » refusant au Conseil de Sécurité de s’associer à l’invasion de l’Irak.
  • Il qualifie aujourd’hui celle-ci de « faute », quand M. Lellouche révélait hier qu’il était le seul ministre à s’en être déclaré partisan.
  • Il prétend faire la synthèse de l’Ancien Régime et de la Révolution : Curieuse conception de la République qui se définit, au plan philosophique et juridique, comme une rupture radicale avec l’ordre des privilèges garantis par le droit divin !

    M. Sarkozy, avocat de profession, peut défendre toutes les causes avec talent. Nos concitoyens sauront distinguer derrière la paille des mots le grain des choses : Ils renverront cet as du barreau à ce qu’il sait le mieux faire.



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